Tous fado du Portugal

Le centre du Portugal, à commencer par Lisbonne, semble concentrer l’âme portugaise dans ce qu’elle a de plus vrai. Il reflète sa variété et son intensité des côtes battues par les flots aux exubérances du gothique.

L’omniprésence de l’océan Atlantique

Coupé de l’Espagne par une barre de montagnes, le Portugal s’est toujours tourné vers l’Atlantique – tel le village d’Azenhas do Mar sur sa falaise – pour la pêche, les grandes découvertes ou la mise en valeur de ses plages.

  • Un balnéaire riche et varié. Au XIXe siècle, on fuyait le soleil trop brûlant de l’Algarve. Les stations du centre sont donc nées les premières : la hautaine Estoril – le petit bijou de Cascais-, Aveiro, dont les canaux s’ouvrent sur les plages de Costa Nova et Figueira da Foz, avec ses « planches » comme à Deauville.
  • Barques de pêcheurs. Dans les ports de la côte centrale, les derniers pêcheurs conservent leur attachement à leur embarcation. À Nazaré, en particulier, ils les peignes de lignes de couleurs pour les distinguer. Aujourd’hui, ce port battu d’immenses vagues, s’est tourné vers le surf.
  • Sardines en boîtes. Derniers souvenirs touristiques à la mode – pour leurs dessins amusants et créatifs- , des millions de boîtes accueillent chaque année 30 000 tonnes de sardines. Elles rappellent le temps où la sirène convoquait, même à 3 heures du matin, les ouvrières « étêteuses » des conserveries à l’arrivée d’un chalutier.

Une capitale séductrice

Naguère vieillotte, bridée par une longue dictature, Lisbonne voit aujourd’hui ses quartiers déborder de vie ou se rendormir à un rythme rapide, renouvelant sans cesse l’attrait de la capitale.

  • Ville double. Même si c’est moins évident aujourd’hui, la capitale se partage entre la ville basse, rénovée après le séisme de 1755, et qui descend en pente douce vers le Tage, et la ville haute, plus ancienne, fer à cheval clouté tout autour par ses collines. On y accède par ascenseurs et funiculaires.
  • Quartiers et collines. Référence à Rome, Lisbonne jure être construite sur sept collines. Elle en compte beaucoup plus, en fait. Chacune correspond souvent à un quartier: Chiado, Alfama, Mounaria, Campo de Ourique, Alcântara…
  • Musées en tout genre. De la Marine de l’Orient, des Carrosses, du Fado, d’Art moderne du Chiado… Lisbonne en a même un qui rassemble un peu tous les sujets, dont plusieurs œuvres d’importance, celui du milliardaire du pétrole Calouste Gulbenkian.

Les splendeurs du gothique

Le Portugal s’est mis au gothique assez tard, développant ses formes les plus fines souvent comparées au gothique anglais. Il se prolonge par les manuélin, gothique de la Renaissance introduisant les objets symboles des grandes découvertes.

  • Le couvent des Hiéronymites. La rosace de la cathédrale de Lisbonne est magnifique, mais c’est dans un couvent excentré, celui de l’ordre de Saint-Jérôme, que triomphe le gothique. Il combine jusqu’à l’excès pinacles, torsades, voûtes à nervures et statues bibliques. Juste en face, la tour canonnière de Belém, qui veille sur le Tage, prouve que ce style a même séduit les militaires.
  • Batalha, Alcobaça, Tomar. Les trois grands monastères du centre montrent le gothique portugais sous son aspect ésotérique, avec des signes secrets qu’on a associé aux templiers, à l’alchimie, voire à la franc-maçonnerie.

Une cuisine consistante et savoureuse

La cuisine du cœur du Portugal reste marquée par l’océan.

  • Bacalhau. Venue des côtes américaines, la morue (bacalhau), aliment national, se sert en croquettes, brandades, aux oignons, à la crème.
  • Saveurs d’outre-mer. L’ex-empire, plus étendu que celui de l’Espagne, fait que les plats angolais, brésiliens, chinois de Macao, indiens de Goa sont très présents.
  • Le vin. Le centre fait briller les blancs de Bucelas, de Colares… Cernant Lisbonne, Ribatejo est le deuxième vignoble du pays. Côté rouges, Coimbra jouxte le traître Dão et le tannique Bairrada.

Des cités magnifiques

Malgré le rayonnement encombrant de Lisbonne, les villes secondaires du centre ont su se faire une place.

  • Coimbra, la savante. Des noms comme Oxford ou Salamanque évoquent irrésistiblement le monde universitaire. Au Portugal, c’est Coimbra, ville du savoir campée sur un site sublime, avec la fantaisie controversée de sa culture estudiantine : capes, guitarras et bizutage.
  • Sintra, l’éclatante. Juchée sur sa montagne, Sintra attirait toute l’Europe par son palais aux façades de couleurs copiant tous les styles portugais. Il n’en a pas moins été construit par un prince…bavarois !
  • Viseu, la puissante. Bien que cernée de monts bien ancrés, la force qi se dégage de l’ancienne cité romaine intimide. Viseu est la ville Renaissance du pays, berceau du grand peintre Vasca Fernandes, qui a ici son musée.

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